La Parenthèse Beauté

Dans la peau d’une végétarienne depuis l’enfance

L’article d’aujourd’hui est un peu voire même très différent de ce que vous avez l’habitude de lire sur le blog. Je range momentanément l’étiquette de blogueuse beauté pour vous parler de quelque chose d’un peu plus personnel et surtout qui me tient à coeur. J’ai réfléchi longtemps avant de publier cet article. Tout d’abord, c’est long à écrire car il y a beaucoup à dire et il faut trouver comment réussir à dire les choses. Ca m’a aussi pris du temps avant d’oser le publier car je ne voudrais pas que mes paroles soient mal interprétées. En aucun cas je ne souhaite créer une polémique ou que vous ressentiez un ton accusateur. J’ai choisi d’écrire cet article pour partager avec vous mon expérience, mon ressenti, mes réflexions et mes interrogations. Je me dis aussi que peut-être ça pourrait aider certaines personnes.

Nota Bene : vous pouvez zoomer la page si vous préférez lire une écriture plus grosse.

Vis ma vie d’enfant végétarien

D’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais vraiment aimé la viande. Il y avait bien sûr certaines viandes qui passaient mieux que d’autres mais globalement je n’ai jamais trop aimé le goût de la viande. A cette époque, c’était alors surtout une question de goût. C’est vers l’âge de 7-8 ans que les choses ont commencé à changer. A cet âge là, que l’on appelle aussi l’âge de raison, on commence à se rendre compte et à comprendre beaucoup de choses. Je ne savais pas trop comment ça se passait dans la tête des autres enfants mais de mon côté, je commençais à comprendre que le morceau de steak haché ou celui de blanc de poulet qui était dans mon assiette, ce n’était peut-être pas qu’un « simple morceau de viande ». J’ai vite fait le lien entre ce qu’il y avait dans mon assiette et les petites bestioles que je pouvais voir dans les champs, les cages… Et ce qui pour beaucoup d’enfants n’était que de la viande était pour moi de l’animal et manger de l’animal, ça ne me tentait pas trop, même pas du tout. Les animaux je préférais aller leur faire des câlins que de les manger.

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Je sais que quand j’ai commencé à réaliser qu’il fallait tuer un animal pour qu’il soit dans mon assiette, je n’ai pas voulu en parler à mes parents. Du coup, ils continuaient à me donner à manger normalement et ça devenait de plus en plus difficile de trouver des excuses pour ne pas manger ma viande. Mais je trouvais souvent : c’était soit trop sec, soit il y avait des « bouts durs » dedans. Et quand je ne trouvais rien, je mâchais pendant très longtemps et j’avalais avec une grande gorgée d’eau.

Mes parents ont assez vite compris que je ne voulais quasiment plus manger de viande et heureusement (merci maman et papa pour ça !) ils ne m’ont jamais forcé.

Il a donc été assez facile d’arrêter de manger les viandes que je ne voulais plus manger, du moins quand j’étais à la maison. En effet, à l’école ça a été une autre histoire… Je n’ai pas eu la chance d’avoir des instituteurs aussi compréhensifs et ouverts d’esprit que mes parents. A l’âge de 9 ans, je suis partie en classe de neige et je crois que c’est une des pires expériences que j’ai vécues. Non seulement on nous forçait à manger mais, en plus, on nous mentait. Je me rappelle qu’un soir on nous avait dit que ce serait je ne sais plus quelle viande au dîner (en tout cas, une qu’apparemment on avait l’habitude de manger) et après l’avoir tous mangée, ils nous ont dit que c’était de la marmotte… Très intelligent le corps professoral, c’est sur que pour établir un lien de confiance, il n’y a rien de mieux que le mensonge. Faire ce genre de coup à un enfant qui ne veut pas manger de viande car il ne veut pas manger d’animal (une petite marmotte mignonne, c’est presque pire à cet âge là) est totalement contre productif. Si le but était de montrer que si on aime sans savoir ce que c’est, alors on peut le manger, c’était raté. Pendant tout le reste du séjour je n’ai plus voulu manger (ni viande, ni autre, à part des clémentines). Evidemment, les instituteurs et animateurs ne savaient rien. Ils ont voulu jouer aux petits malins mais bien souvent les enfants gagnent à ce jeu là. Je donnais toute ma nourriture à mon voisin de table (c’était toujours le même et je crois qu’il était plutôt content !). Résultat : j’ai été malade tout le séjour (et les profs pensaient que c’était le mal des transports HAHA). J’ai voulu écrire à mes parents dans les cartes qu’on leur envoyait que j’étais malade sauf que les instits relisaient toujours nos courriers et m’avaient interdit de l’écrire. Pas de chance, j’étais dans un sale état en rentrant et je perdais mes ongles donc mes parents se sont vite rendu compte que ça ne s’était pas aussi bien passé que ce que je leur écrivais sur les cartes !

Toute cette petite histoire pour vous dire que la confiance et le dialogue sont deux choses très importantes. D’ailleurs, s’il y a des parents qui me lisent, je me permets de vous adresser un petit mot. Si votre enfant commence à ne plus vouloir manger de viande ou à se poser des questions, s’il vous plait, prenez la peine d’en discuter avec lui. Ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne comprend pas ou qu’on est pas capable de prendre des décisions seul. Au contraire. S’il ne veut pas manger de viande ou un animal en particulier, ça ne sert à rien de le forcer. C’est parfois en étant enfant que l’on sait vraiment ce que l’on veut (la preuve : à cet âge là, je ne savais même pas ce que voulait dire végétarien, je ne connaissais personne qui ne mangeait pas de viande et les parents de mon père étaient/sont bouchers).

Un autre petit conseil pour les parents d’enfants végétariens : n’hésitez pas à prévenir l’école. En arrivant au collège, les surveillants/professeurs et le personnel de la cantine avaient été prévenus et du coup il n’y a eu aucun problème, personne ne m’a forcée à manger !

Et maintenant, je le vis comment ?
Les préjugés

Je ne sais pas si c’est parce que ça fait de nombreuses années que je suis végétarienne et que c’est donc quelque chose de totalement normal chez moi mais je n’y pense pas souvent. Du moins, si je suis chez moi ou si je suis avec des personnes qui me connaissent, je ne me pense jamais comme une végétarienne. J’ai mes habitudes et mes réflexes donc je ne me rends même pas compte que j’agis différemment des autres en ne mangeant pas de viande. La situation est cependant un peu différente quand je me retrouve avec des personnes que je ne connais pas ou peu. S’il y a des petites particularités que vous pouvez cacher ou décider de ne pas révéler rapidement, c’est très difficilement le cas pour ses habitudes alimentaires ! En effet, lorsque l’on se retrouve avec des amis, connaissances, collègues… les traditions/normes sociales françaises font que l’on se retrouve souvent à devoir partager des moments où l’on mange. On rencontre des futurs amis à une soirée, on emmène sa nouvelle conquête au restaurant, on noue des relations professionnelles à un after work… C’est un peu comme si la nourriture favorisait l’échange et le lien social. Du coup, il est difficile de cacher bien longtemps que l’on est végétarien… Et là, dans 99,99999% des cas vous allez devoir répondre aux mêmes questions et faire face aux mêmes préjugés !

Attention : je n’ai absolument aucun problème à répondre à quelqu’un qui va me poser des questions à ce sujet, même si j’ai déjà répondu 1 milliard de fois. Je préfère nettement que l’on pose les questions plutôt que de rester sur des préjugés et croyances fausses.

Voici les préjugés/réflexions que l’on rencontre le plus souvent… Allez, jurez que vous n’avez jamais fait une de ses réflexions (ou qu’au moins vous n’y avez pas pensé) à une personne qui vous a dit qu’elle était végétarienne ??

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Et bien sûr, ma préférée : « mais du coup, au Mcdo, tu manges quoi ?! » LOOOL. Parce que oui, contrairement à « l’imaginaire collectif », être végétarien ne veut pas forcément dire manger que des fruits et des légumes. On n’est même pas obligé de manger sainement. Et si vous le voulez, vous pouvez manger au Macdo ! Les Croques Macdo sans jambon, c’est très bon aussi.

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Source : uneviedecochon.fr

Je me permets juste de démentir le préjugé qui m’énerve le plus, parce que celui-là, s’il vous plait, on ne veut plus l’entendre : « les végétariens manquent de protéines/fer « .

Pour les protéines : en moyenne, un occidental consomme 2 fois plus de protéines que ce qu’il devrait consommer ! Et les végétariens ne sont pas exclus puisqu’ils consomment eux aussi 20 à 40% de protéines en trop. Pour le fer : beaucoup d’aliments d’origine végétale contiennent du fer. Cependant, il s’agit de fer non héminique qui est moins bien absorbé que le fer héminique (présent dans la viande). Et là vous vous dites, donc les végétariens ont bien moins de fer que les non végétariens ? Eh bien non, puisqu’en moyenne un végétarien consomme davantage de fer qu’un non végétarien (même s’il est non héminique) et donc on compense ! De plus, le fer non héminique a l’avantage de ne pas favoriser le cancer du côlon contrairement au fer héminique présent dans la viande. C’est l’une des raisons pour laquelle il y a plus de cancers du côlon chez ceux qui mangent de la viande que chez ceux qui n’en mangent pas. Et pour les petits curieux, les végétariens auraient même une espérance de vie 6 à 10 ans supérieure au reste de la population…

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Source : uneviedecochon.fr

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Et pour preuve qu’il est possible d’avoir une alimentation équilibrée et d’être en pleine forme en étant végétarien, voici quelques petits exemples. Etre végétarien n’empêche pas d’être :

♠ un grand sportif : Carl Lewis (athlète 9 fois médaillé d’or aux Jeux Olympiques), Chris Campbell  (champion de lutte) ♠ un génie : Albert Einstein, Isaac Newton (et pour les fan de Steve Jobs, vous devez savoir qu’il l’était aussi !) ♠ talentueux : Peter Dinklage (acteur : Tyrion dans Game of Thrones), Joan Baez (chanteuse) ♠ ni même sexy : Jared Leto (chanteur et acteur) ou Johnny Depp (acteur) au choix. On pourrait aussi citer Penelope Cruz (actrice)

Mais sinon, c’est dur d’être végétarien ?

Finalement, pas tant que ça. Changer ses habitudes se fait assez rapidement. Après tout, être végétarien c’est surtout ne pas manger de viande et ne pas manger de viande c’est plutôt facile. Je ne dis pas que pour celui qui décide de devenir végétarien, ça va être facile d’arrêter de consommer de la viande du jour au lendemain et que ça ne va pas lui manquer. Je pense même que c’est tout à fait normal de baver sur les merguez lors des petits barbecues d’été en famille ou entre potes ! Cependant, quand on sait pourquoi on le fait, je crois qu’il est beaucoup plus facile de résister. Quand on arrête de manger de la viande parce qu’on ne voit pas pourquoi on devrait continuer à tuer des animaux alors qu’il est tout à fait possible de vivre sans, il suffit de penser à l’animal que l’on épargne en refusant le morceau de « viande ». On estime qu’une personne qui ne mange pas de viande pendant 1 mois épargne 17 animaux et pour les écolos, c’est 60,78 kg de CO2 en moins de rejetés dans l’atmosphère ! Et si jamais vous avez l’impression que ça ne sert à rien de changer vos habitudes et d’arrêter la viande parce que ce n’est pas vous qui allez changer le monde et que 17 animaux, ce n’est pas ça qui va sauver tous les animaux de la planète, pensez que l’on peut multiplier ce nombre par le nombre de personnes qui prennent la même décision que vous. Toutes ces personnes qui a elles seules ont l’impression qu’elles ne peuvent rien changer alors qu’ensemble elles peuvent finalement vraiment changer les choses.

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Ce qui est un peu plus difficile en revanche c’est de devoir sans cesse faire face aux mêmes préjugés et aussi de faire attention à la consommation de « viande cachée ». Malheureusement, être végétarien ne consiste pas seulement à ne pas manger de viande (même si, rien que ça, c’est déjà un grand pas). Il y a aussi toutes ces petites choses à côté auxquelles on ne pense pas. Quand on mange un bonbon par exemple, on a pas l’impression de manger de la viande ou d’animal mort, et pourtant certains en contiennent…  L’industrie alimentaire est très vicieuse et cache de la viande ou plutôt de l’animal où l’on ne s’y attend pas. J’ai notamment dû contrôler ma consommation de fromage quand j’ai appris que beaucoup d’entre eux contenaient de la présure. La présure c’est quoi ? C’est un coagulant laitier extrait « du suc gastrique de la quatrième poche de l’estomac, appelée « caillette », des jeunes ruminants abattus avant sevrage (veaux surtout, mais aussi chevreaux et agneaux… (La présure est même) une condition sine qua non pour obtenir une Appellation d’Origine Protégée (AOP) ou un Label rouge. » Source : produits-laitiers.com.

Il faut aussi contrôler s’il y a de la gelatine, de porc notamment, dans de nombreux aliments. Et oui, si je vous parlais des bonbons ce n’était pas par hasard. En effet, de nombreux bonbons contiennent de la gélatine d’origine animale. Ben quoi, je vous ai dit qu’on pouvait manger autre chose que de la nourriture saine en étant végétarien ! 😉 Même dans des bières comme la Guinness ou certains vins on retrouve de l’animal puisque l’on utilise l’ichtyocolle (issu de la vessie de poisson) pour colorer ces boissons…

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La gélatine avant d’être transformée

Décide-t-on vraiment de consommer des animaux ?

Bon, le coup de la gélatine dans les bonbons, on est tous plus ou moins au courant mais savez-vous que vous pouvez notamment en retrouver dans les jus de fruit ? Eh bien oui ! Pour le jus de pomme par exemple, elle va servir à le rendre plus « clair » et ainsi aider à se débarrasser des morceaux en étant utiliser dans le processus de fabrication. La gélatine étant collante, elle va naturellement les entraîner vers le fond de la cuve. Tous les jus à base de jus concentré impliqueraient alors l’usage de gélatine dans leur fabrication. Le petit problème, c’est que comme la gélatine est utilisée dans le processus de fabrication mais qu’elle n’est pas un ingrédient en soi, elle n’est bien souvent pas citée sur l’emballage. Pourtant, en tant que végétarienne, je n’ai pas envie de trouver des petits morceaux de porc dans mon jus de pomme, même s’ils sont tout petits.

Le problème est aussi là, on met de l’animal partout, on le banalise, comme si c’était un vulgaire ingrédient et non un être doté de sensibilité. On ne nous demande pas notre avis. Si ça se passe comme ça, c’est qu’il y en a certains que ça arrange bien.

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Nota Bene : je ne suis pas ici en train de dire que je suis anti-capitaliste et je ne critique pas là non plus le consumérisme. Je préférerais juste donner mon argent à une industrie qui ne nécessite pas la maltraitance et le meurtre d’animaux.

Clairement, si on devait arrêter de manger ou de consommer des animaux, les plus embêtés, ça ne serait pas nous. Il faut certes un petit temps pour changer ses habitudes de consommation, je dirais environ 3 semaines pour que tout devienne quasiment naturel (oui, ça va vraiment très vite de s’habituer) mais une fois passé ce petit temps, tout redeviendrait normal pour nous. Au lieu de manger des protéines animales, on mangerait des protéines végétales. Et vous pouvez me croire, ça ne prive pas de grand chose. Je mange des spaghettis à la bolonaise, des escalopes panées, des cordons bleus, de l’émincé de « poulet », des nems, des hamburgers, de la pizza etc… exactement comme une personne normale. J’ai juste trouvé les alternatives végétales qui, en plus, sont vraiment très bonnes (Bon je vous rassure, je mange aussi des légumes, c’est pas parce qu’il y a les alternatives qu’il ne faut pas manger équilibré !). Ceux qui seraient embêtés si on arrêtait tous de consommer des animaux et en particulier de manger de la viande, ça serait ceux qui sont à la tête de l’industrie de la viande. Eux, ils ont tout intérêt à ce que personne ne se rende vraiment compte de ce qu’il se passe, ils cherchent à minimiser les conséquences négatives de l’élevage sur l’environnement, sur le gaspillage de l’eau, sur la pollution. Vous êtes-vous demandé combien de personnes qui meurent de faim on pourrait nourrir si l’alimentation qui est destiné au bétail allait directement dans les assiettes au lieu de passer par la bouche et les fesses des animaux ? Savez-vous, par exemple, que l’élevage est responsable de 70% de la déforestation ? De 14,5% des émissions de gaz à effet de serre mondiales ? Savez-vous également que pour produire 1kg de viande, il faut entre 7 à 12 kg de céréales ? Imaginez si on pouvait en donner rien qu’une partie aux humains qui meurent de faim…

L’industrie de la viande tente de cacher ce qu’il se passe vraiment car il ne faut pas que la population prenne conscience de ce qu’elle mange, des conséquences que ça a et du fait que les animaux qu’elle mange sont dotés de sensibilité au même titre que notre petit chat ou notre petit chien.

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Source : sqoia.net

D’ailleurs, on peut se poser une question tout simple : combien de personnes qui mangent de la viande continueraient à en manger si elles devaient elles-mêmes élever l’animal puis le tuer de leurs propres mains ?

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« Ce n’est pas par hasard que vous emmenez vos enfants cueillir des pommes mais que vous ne les emmenez pas dans un abattoir« . Et à ceux qui auraient envie de répondre « ben c’est normal, c’est interdit ». Si ça ne l’était pas, vous les emmèneriez vraiment visiter un abattoir ? Il y a de très grandes chances pour que la réponse soit non. On n’a pas envie de voir l’horreur. Grâce à certaines organisations, on sait maintenant comment ça se passe dans les abattoirs et dans certains élevages. Je parle pour moi mais je me permets le « on » : on ne devrait pas imposer à notre estomac ce que nos yeux ne sont pas capables de regarder.

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Je ne mettrai pas de vidéo d’abattoirs ou d’horreurs dans cet article parce que mon but n’est pas d’appuyer mes propos en traumatisant les gens. Cependant, maintenant on sait ce qu’il se passe. On le sait et on le voit. Les animaux ressentent, ils comprennent qu’ils vont mourir et ce qui est en train de se passer. Ils sont terrifiés. Beaucoup hurlent et certains pleurent. On n’a plus besoin de regarder les vidéos pour le savoir, même les journaux destinés au grand public osent avouer la vérité. Dans un article de Le Monde datant du 20.09.2016, on a pu lire : « Nous avons été profondément bouleversés par ces images d’êtres vivants et SENSIBLES LUTTANT POUR LEUR VIE dans les abattoirs. Quelles que soient la méthode d’abattage et la taille de l’abattoir, toutes les enquêtes montrent des animaux en détresse et en grande souffrance, CONSCIENTS du sort qui leur est réservé. Certains tentent de fuir, de se débattre, de résister à une mise à mort programmée. En vain.« … avant d’inciter les gens à arrêter de consommer des animaux. On entend d’ailleurs de plus en plus de témoignages de personnes travaillant dans l’industrie de la viande et notamment dans les élevages ou les abattoirs qui quittent leur travail car il n’est plus possible pour eux de voir autant d’atrocités. Voici un témoignage (encore une fois soft, pas de panique) d’un homme qui travaillait dans un abattoir et qui a arrêté.

De 0 à 4 minutes, l’abattage porcin est décrit, mais vous pouvez le regarder sans être trop choqué et si vous ne voulez pas voir, le témoignage commence vraiment à partir de la 4e minute.

Et pour ceux qui penseraient que c’est moins pire quand c’est certifié « bio », malheureusement non. Les animaux qui seront vendus comme étant « bio » et ceux qui ne le sont pas, sont sur la même chaîne d’abattage et sont victimes des mêmes horreurs et méthodes. L‘idée selon laquelle l’animal qui deviendra une viande bio a eu une belle vie et une belle mort est encore une fois malheureusement fausse (même si aimerait pouvoir y croire).

On est finalement dans un système où on n’a pas décidé de consommer des animaux. Des gens ont décidé pour nous que l’on devait les consommer pour qu’ils continuent d’en tirer des bénéfices. Fort heureusement, on a la possibilité de dire stop, de dire non. Le plus compliqué, c’est le premier non, et c’est normal. C’est difficile de dire non quand toute la société attend que vous disiez oui. Dans tous les cas, on est responsable. Même si ce n’est pas moi qui tue l’animal, je suis responsable de sa mort car c’est moi qui suis à l’origine de la demande. Les entreprises ne sont pas débiles. S’il n’y a pas de demande, elles ne vont pas produire à perte. En choisissant de dire non, j’ai donc choisi à mon échelle de faire baisser la demande et donc de sauver des animaux. Choisir de dire non, ce n’est pas forcément arrêter la viande du jour au lendemain. Ca peut être simplement commencer par diminuer sa consommation et la remplacer petit à petit par des protéines végétales par exemple.

Tout ce que je vous raconte depuis tout à l’heure n’a de sens que parce que les animaux sont des êtres sensibles. On le sait, c’est prouvé et reprouvé, vous ne trouverez pas une étude ou une expérience qui dira le contraire. D’ailleurs, je parle de viande et donc d’animaux comme le cochon, la vache ou le poulet depuis tout à l’heure mais c’est également valable pour les poissons qui possèdent eux aussi des nerfs sensitifs. Des expériences ont été faites sur les truites pour prouver qu’elles ressentaient la douleur. On a injecté une substance douloureuse comme du venin d’abeille ou du vinaigre blanc dans les lèvres des truites. On a remarqué que les truites qui avaient reçu la substance douloureuse agissaient différemment de celles qui avaient reçu le placebo. Elles étaient plus agitées, compressaient leur lèvre contre la vitre de l’aquarium et même parfois se désintéressaient de la nourriture. Elles modifient également leur comportement dans leur environnement. Elles n’évitent par exemple plus les nouveaux objets alors que ce sont des animaux de nature craintive. Si, par contre, on injecte de la morphine a celles qui reçoivent la substance douloureuse, alors elles ont le même comportement que celles qui ont reçu le placebo.  Le résultat de cette expérience montre donc que les truites ressentent consciemment la douleur.

On sait donc que tous les animaux sont sensibles. (D’ailleurs les études s’accordant toutes sur la sensibilité cherchent maintenant à déterminer le degré d’intelligence de chaque espèce). Seulement, le savoir c’est une chose mais en être conscient en est une autre. Il est important de prendre conscience qu’une vache, un cochon, une poule, un lapin, un mouton etc… ressent la même chose que notre chat, notre chien ou notre cheval. Il faut se rendre compte que manger du poulet, un steak, une saucisse, une entrecôte… ce n’est pas simplement manger un morceau de viande. C’est manger un animal sensible qui a été élevé et tué dans le seul but de terminer dans une assiette et provoquer un plaisir gustatif de quelques minutes.

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Cc Magritte, La trahison des images

Je sais que ce ne sont pas des choses plaisantes à entendre ou à lire parce que c’est remettre en question des gestes et habitudes que l’on nous inculque et transmet depuis que l’on est tout petit. Mais je pense vraiment qu’il est temps de réaliser. Bien évidemment, je ne vous dirai jamais d’arrêter de manger de la viande et du poisson parce que la décision d’arrêter ou de continuer vous appartient. J’ai décidé d’écrire cet article en me disant qu’il serait peut-être utile à certain(e)s. Cet article sera d’ailleurs le premier article de la catégorie appelée « vegan » sur le blog. Dans cette catégorie, je pourrai livrer des expériences personnelles mais surtout j’aimerais pouvoir aider les personnes qui le souhaitent grâce à des astuces, des conseils pratiques pour diminuer sa consommation d’animaux sans trop changer ses habitudes. Parce que ce serait nul de ma part d’exposer la souffrance animale et de ne proposer aucune solution.

J’ai mis plus d’un an à écrire cet article (et celui qui suivra) et oser publier. J’ai fait énormément de recherches pour être sûre de ne pas vous raconter de bêtises. Ca m’a aussi demandé beaucoup de temps car j’ai décidé d’écrire seulement « à tête reposée », pas dans les moments où  j’étais trop triste ou en colère après ce que j’avais pu découvrir. Parce que oui, j’ai également découvert beaucoup de choses que je n’aurais pas pu imaginer. C’est pour ça qu’aujourd’hui (et depuis mai 2016), j’ai entamé une transition vers le véganisme dont je vous parlerai prochainement. A la base, je voulais en parler dans cet article mais ça aurait été trop long. Dans tous les cas, ça ne change en rien ce que j’ai pu écrire dans cet article.

J’aurais pu décider de recenser toutes les études, enquêtes, chiffres trouvés et donner une tonalité plus sérieuse et scientifique à cet article. Mais j’ai finalement décidé de ne pas faire les choses de cette façon. A la place, j’ai préféré vous livrer mon expérience personnelle d’enfant, d’ado puis de jeune adulte végétarienne en y ajoutant des réflexions personnelles. Réflexions à la fois basées sur mon expérience et les connaissances que j’ai pu acquérir. J’invite toute personne qui souhaiterait témoigner de son végétarisme (nouveau ou ancien) à le faire dans les commentaires, ça peut vraiment aider les gens qui lisent. Et toutes les personnes qui ne sont pas végés et qui voudraient livrer leurs ressentis, impressions, démarches ou peu importe, vos commentaires sont également les bienvenus ! Si certains ont des questions, je tenterai d’y répondre au mieux, que ce soit dans les commentaires ou en message privé si vous préférez cette option (lpblaparenthesebeaute@gmail.com).

C’est de loin l’article le plus important de mon blog alors merci de m’avoir lu <3

A très vite 🙂

Si vous voulez en savoir plus

Si vous voulez en savoir un peu plus sur la condition animale, je vous conseille vivement de regarder le documentaire Earthlings réalisé par Shaun Monson qui est sorti en 2005. On en apprend un petit plus sur les animaux en ce qui concerne nos animaux domestiques, l’alimentation, l’habillement, le divertissement et la science. Ce qui est bien dans ce reportage c’est que l’on ne montre pas les abus sur les animaux mais les conditions dans lesquelles ils sont réellement traités. Vous pouvez donc regarder les images sans trop de difficultés. Et je vous conseille aussi de le regarder en VOST et non en français car en lisant les sous-titres, vous pouvez ainsi vous concentrez davantage sur les mots que sur les images quand celles-ci vous dérangent.

Vous pouvez trouver le lien de la vidéo en VOST en cliquant juste ici (mais vous pouvez la trouver facilement en français sur Internet). Mon article prendra d’ailleurs beaucoup plus de sens si vous regardez ce reportage parce qu’il est difficile de faire passer un message quand on est pas réceptif parce que je comprends qu’il est très difficile d’enlever ces œillères. Mais ce n’est pas une excuse.

Et si vous voulez en savoir un peu plus sur l’alimentation végétarienne, je vous conseille de consulter ce petit guide très bien fait : Le guide du végétarien débutant

7 Comments

  • Sarah

    Pauline, ton article est tellement complet et j’espère qu’il sensibilisera les parents qui ont des enfants qui ne veulent pas manger de viande. Les enfants sont bien plus innocents, pas encore conditionnés et donc nombreux à ne pas vouloir un animal dans leurs assiettes.
    D’ailleurs, je suis en admiration devant l’enfant que tu as été. Avoir le courage d’assumer ses choix n’est pas évident à cet âge.
    Pour ma part, c’est à 16 ans que j’ai décidé de devenir végétarienne. En fait, c’était tout bête, j’avais adopté un lapin et la simple idée que j’avais aussi l’habitude de voir du civet de lapin dans le four a commencé à me répugner. Ma famille a donc arrêté de manger du lapin. De mon côté, j’avais complètement cesser de me nourrir d’animaux car mon petit Skip se contentait de ses carottes, salades et branches. Mon amour pour lui a rendu évident mon nouveau statut de végétarienne.
    J’ai pourtant repris la viande à 19 ans lorsqu’un docteur a dit à ma mère que je devais arrêter ce caprice.
    Sans courage, je suis redevenue carnivore.
    Depuis que je suis venue habiter à Paris il y a 3 ans je me suis remise en question sur plusieurs points dans ma vie et celui de redevenir végétarienne en faisait partie. Alors, me revoici végétarienne à nouveau.
    Personnelement, je n’ai aucun manque en ce qui concerne la viande. Au contraire, j’ai même l’impression de voir des cadavres au rayon boucherie… Finalement, c’est un peu, beaucoup, très vrai.
    J’avais envie de me confesser car j’ai apprécié ton article et je te rejoins sur tous les points.
    Bonne continuation et belle soirée 🙂
    Bises
    Sarah

  • douceurfleurie

    Je sais que cet article a été difficile à rédiger, et je trouve que tu as fait un travail remarquable. Tout est juste, je te rejoins vraiment. Même si je continue de consommer de la viande, j’essaye un maximum de réduire ma consommation. De plus en plus de viandes m’écœurent, et quelle horreur quand on fait le lien avec l’animal.. Malheureusement ce n’est pas facile d’arrêter totalement, ni de changer ce genre d’habitudes quand les parents ou le chéri ne comprennent pas. Je n’ai sûrement pas assez de volonté pour m’imposer à eux, mais j’espère que ça viendra.
    Bisous ma belle ♥

    • Pauline

      Oh merci pour ton gentil mot <3
      C'est vrai que ca a été difficile à écrire car c'est beaucoup plus personnel que ce que j'ai l'habitude d'écrire et c'est vrai que je n'aime pas me livrer sur Internet quand ca concerne un sujet qui me touche un peu trop et par lequel on peut m'atteindre facilement.
      Je peux très bien comprendre que c'est difficile d'arrêter la viande et que ca peut prendre du temps. Ce sont des habitudes de consommation qui sont tellement ancrées en nous qu'il est difficile de s'en défaire. Et puis, il faut être honnête, tout est fait pour que l'on en consomme et que l'on ne fasse pas de liens avec l'animal. Enfin, au moins pas de liens avec la souffrance. Même quand on nous présente un animal et que l'on fait le rapprochement avec la viande, on nous montre toujours un animal qui semble heureux, comme si on disait aux gens vous le mangez (et donc on l'a tué) mais au moins il a été heureux. Si seulement...
      Mais déjà vouloir réduire sa consommation, c'est être conscient et c'est un très bon début. Chaque repas sans viande, c'est un animal de sauvé et les jours où tu as l'impression de ne pas faire assez, pense à tous ceux que tu as pu sauver. Et les jours où tu as du mal à résister, pense à ceux que tu peux sauver. Le lien est parfois difficile à faire parce qu'évidemment, refuser un morceau de viande ce n'est pas sauver un animal de l'abattoir. C'est un processus plus long et complexe. On sauve "juste" des vies en faisant baisser la demande et donc en réduisant le nombre d'animaux envoyés à l'abattoir.
      Et puis, je sais aussi que c'est difficile de dire non. Je ne m'en rendais pas trop compte en étant végétarienne parce que comme je le suis depuis petite c'est très naturel pour moi de refuser la viande, même dans des situations délicates. C'est en devenant végétalienne que j'ai compris. Ca prend du temps d'assumer ses choix au point de dire "fuck" à ceux qui ne sont pas contents. Mais après on est fier 🙂 Avec mon papa c'est parfois un peu compliqué aussi parce qu'il aime bien la viande et que ses parents sont bouchers. On s'est pris la tête pas mal de fois. Au final, je ne lui demande pas de faire le même choix que moi mais simplement de me respecter moi et donc de respecter MON choix et mes convictions.
      En tout cas, si un jour tu as besoin d'en parler, tu peux compter sur moi pour t'écouter et te donner des petits conseils si besoin.
      Encore merci pour ton message (et ton partage de l'article 😉 ) et merci pour toutes les petites bêtes que tu as déjà pu sauver jusqu'à maintenant ! 🙂 <3

  • SuperCamcam

    Cliché à rajouter : « du coup tu votes mélenchon ? » 😛

    • Pauline

      Hahahahahaha je crois qu’on pourrait écrire un livre…

  • et si welinty

    Douce Pauline,

    J’attendais cet article avec impatience. Je ne suis pas végétarienne. J’ai même gouté beaucoup trop de viande à mon gout (eh oui, les années en Afrique n’épargnent ni les requins, ni les crocodiles, ni les autruches, ni les chauves souris et ni les serpents). Bizarrement, je ressens moins de culpabilité à manger du caïman que du boeuf.
    Mais ici, on ne parle pas de culpabilité.

    J’ai trouvé cet article très complet et intéressant. Tu exprimes tes pensées et ts connaissances de façon objective et c’est ce qui rend le tout facile à lire sans dégagement d’opinion personnelle. En ce qui concerne les aliment contenant plus de fer que la viande, j’aimerais rajouter ma petite touche sous forme d’anecdote. Avant, à l’hôpital, je croisais des diététiciennes qui, se cachant sous le prétexte d’une « bonne condition physique et bonne santé », obligeaient les patients à manger de la viande. Aujourd’hui j’en crois de plus en plus qui valsent avec les gouts et les envies de chacun. Je trouve que le progrès est en marche.

    D’ailleurs, depuis quelques années, on rencontre un engouement pour ce type d’alimentation. Je trouve ça intelligent. Le végétarisme est complètement imposé dans la société. Celui qui reste encore en marge est le végétalisme, qui tente de s’imposer sous différent noms. Malheureusement, je le vois au sein du système de santé, et nous l’avons constaté facilement, ce qui rend les gens haineux fasse au végétalisme, ce sont les gens qui le pratique et non la pratique en elle même.
    Historiquement, les végétariens ont toujours été accepté et conduit dans la société. Les végétaliens, eux, ont voulu s’imposer par la culpabilité. Ils n’ont pas dit « Je n’aime pas la viande », mais « La viande est une tare pour votre corps ». Et je pense, qu’à partir du moment où on attaque, on se prend une réponse. La réponse étant plus massive, elle s’est transformée en attaque et les préjugés sont arrivés de toutes parts, pour tout le monde. Je crois que des grandes figures de ce mouvements ont voulu taper trop fort et trop violemment et aujourd’hui tout le monde en fait les frais. Les omnivores sont pour certains agressifs et ne comprennent pas qu’il y ait d’autre alimentation que la leur. Les végétariens, en somme toute peu de problèmes je crois.. Quelques préjugés naissant mais vites réfutés. Les nouveaux vegans, eux, ont peur d’assumer du fait de leur histoire.

    Finalement, je trouve très intéressant la façon dont l’histoire a façonné la manière de penser de notre société moderne. Aujourd’hui tout le monde fait trop attention à son voisin plutôt qu’à lui même et je trouve ça petit et dommage. Mais après tout, l’herbe est toujours plus verte à côté n’est-ce pas ? 🙂

    Encore merci pour cet article avisé et pleins de sagesse.

    • Pauline

      Oh merci ma Sarah pour ce commentaire super intéressant ! 🙂 Je suis entièrement d’accord avec toi. Dans mon prochain article où j’expliquerai ma transition vers le végétalisme/veganisme, je parle justement de ça. C’est vrai qu’en étant végétarienne, j’essuyais quelques préjugés par-ci par-là mais rarement de la haine. J’étais plutôt « la gentille fille qui ne veut pas manger d’animaux ». Et quand je suis devenue végétalienne, les propos autour de moi ont radicalement changés, mais vraiment. Je suis passée de « gentille » à « extrémiste ». Mais, au début, je n’ai pas du tout compris pourquoi les gens me persécutaient presque avec ça. Pour moi j’avais juste suivi ma logique de refuser de mettre la souffrance animale dans mon assiette donc je voyais vraiment pas où était le problème. En plus, ma nouvelle façon de manger a été validée par mon médecin et j’ai demandé l’avis d’une diététicienne et tous deux m’ont assuré qu’en mangeant équilibré (comme dans n’importe quel régime alimentaire), il n’y avait pas de soucis. Et puis ensuite j’ai compris pourquoi il pouvait y avoir une certaine haine. En fait, vegan ne veut rien dire (ou du moins pas grand chose) tant les gens qui peuvent prétendre appartenir à ce mouvement sont différents. Et c’est vrai qu’il y a certains prétendus vegans qui font perdurer une image négative. Mais ceux-là n’aiment même pas les « autres » vegans, les gens comme moi. Parce que je mange des produits industriels par exemple et pas que du bio, ou parce que je ne suis pas la vegan parfaite. Ces gens existent, sont peu nombreux mais trop présents et trop mis sur le devant de la scène grâce ou à cause des réseaux sociaux.
      Le résultat c’est que je passe plus de temps à lutter contre les gens qui n’aiment pas les vegans et aux autres vegans qui n’aiment pas les gens comme moi plutôt qu’à défendre les animaux. Ce qui est pourtant à la base de mes choix… Enfin, j’en parlerai plus en détail dans le prochain article mais les préjugés sont tenaces et c’est pour ça que j’ai décidé d’écrire 🙂
      Des gros bisous ma Sarah et merci à toi pour ton ouverture d’esprit et ton éternelle bienveillance 🙂 <3

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